EJE 92
Janvier - Février 2022 EJE les enjeux d'un métier en mutation
Les EJE voient depuis plusieurs années leur formation et leur rôle évoluer. Dans le bon sens ou non ?
La réponse est mitigée. L’AFORTS (aujourd’hui UNAFORIS) estimait déjà, en 2006, que 50 % des EJE occupaient des postes de direction. Cette possibilité d’évolution était souhaitée, les EJE se battaient depuis longtemps pour se voir reconnaître une mission d’encadrement et une possibilité d’évolution, mais elle était conditionnée à une certaine expérience préalable auprès des enfants.
Or, les récentes réformes pourraient bien supprimer cette condition…
Certains redoutent par ailleurs que les EJE ne soient cantonnés à l’accueil des familles, à la coordination des équipes et aux fonctions administratives, les éloignant ainsi de leur cœur de métier et privant les enfants de compétences psychopédagogiques qu’ils sont les seuls à détenir.
D’autres estiment à l’inverse que les EJE, à la direction des structures, peuvent faire remonter les enjeux de la petite enfance auprès des gestionnaires privés et publics, déterminer les projets pédagogiques des structures et animer les équipes dans le sens d’une amélioration de la qualité d’accueil.
Second enjeu de la profession : la dégradation des conditions de travail et la frustration de ne pas accueillir les enfants comme ils le voudraient poussent de plus en plus d’EJE à fuir les EAJE pour les secteurs spécialisés ou pour s’installer en libéral, ce qui fait craindre une fois de plus un manque d’EJE dans les crèches, auprès des enfants.